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Boycott Batsheva Lyon janvier 2015 Texte pour les spectateurs de Batsheva à la Maison de la Danse Janvier 2015

vendredi 7 novembre 2014, Par Le Collectif 69

Madame, Monsieur Nous prenons quelques minutes pour exprimer le pourquoi de notre présence lors d’un spectacle de danse. Ce spectacle nous vient d’Israël et est financé par l’État d’Israël et ces ministères. Israël n’est pas un État comme un autre, puisque cet État se rend coupable de crimes, depuis de nombreuses décennies L’actualité récente nous rappelle malheureusement le long cortège de ces crimes.

A Gaza cet été, la dévastation de dizaines de milliers de maisons, mais aussi le pilonnage d’écoles, d’hôpitaux, ces pilonnages ont signé la mort de 2000 personnes dont plus de 500 enfants. Gaza est aujourd’hui un territoire exsangue ou vit 1.8 million de personnes. Chaque jour qui passe nous parle de ces crimes de l’occupation israélienne à GAZA mais aussi en Cisjordanie. Chaque jour qui passe nous parle de la colonisation et des assassinats.

Alors lorsqu’un État commet des crimes de guerre et contre l’Humanité, nous ne pouvons pas accueillir leurs ambassadeurs, comme si de rien n’était ! La compagnie "Batsheva Dance Compagnie" représente l’un des fleurons de l’entreprise de charme israélienne. Il s’agit de vendre la "Marque Israël" à travers le Monde.

Imaginerait on ce soir que nous puissions regarder un spectacle d’une compagnie sponsorisée et représentante officielle de la Syrie de Bachar El Assad ? et ce quelle que soit la qualité artistique de ladite compagnie ?

Nous n’en doutons pas "Barsheva Dance Compagnie" est une troupe de qualité et leur création apte à nous transporter. Mais si cette qualité est rendue possible, outre le soutien financier des ministères, c’est que, ces artistes peuvent créer, aller et venir, se consacrer à leur art et à ce qui les faits vibrer.

Les palestiniens, les palestiniennes, vivant sous occupation, ne peuvent eux, ni aller, ni venir, ni même se regrouper ou alors au prix d’extrêmes difficultés, les déplacements d’une ville à l’autre sont ainsi souvent impossible. Les artistes palestiniens n’ont pas droit aux pointes, ni aux entrechats. C’est la dure loi de l’occupation qui interdit une vie normale et libre.

Alors face à cela nous ne pouvons regarder ailleurs, car comme le proclamait Nelson Mandela "notre liberté est incomplète sans la liberté des palestiniens". Mandela et ses camarades qui ont pu sortir de prison, et travailler à une nouvelle Afrique du Sud parce que, à travers le Monde, s’est levé un puissant mouvement pour dire "ça suffit".

Ce mouvement de boycott a permis une issue pacifique et la fin de l’Apartheid. De la même manière nous voulons la fin de l’Apartheid en Israël et la fin des violences faites aux Palestiniens. Nous voulons la liberté pour le peuple palestinien.

Ce mouvement de boycott se développe à travers le Monde. Il vise les institutions et les produits israélien. Il vise surtout à délivrer un message à Israël "vous devez maintenant payer le prix des crimes et de la colonisation - vous devez, enfin, prendre date pour une issue pacifique et la fin de la violence et de l’occupation". Gideon Levy, le grand journaliste israélien, le clame auprès de ses concitoyens "Quiconque s’inquiète réellement de l’avenir du pays doit maintenant être en faveur du boycott économique. Une contradiction dans les termes ? On a examiné les alternatives. Le boycott est le moindre mal et il pourrait avoir des effets bénéfiques de portée historique. C’est l’option la moins violente et celle qui a le moins de chances d’aboutir à un bain de sang. Elle serait douloureuse, comme les autres, mais les autres seraient pires".

Le plus vieux conflit du Monde doit prendre fin et l’occupant doit comprendre, après 60 ans, que les temps ont changés. C’est ce combat citoyen que nous portons ce soir et jour après jour. Nous ne perturberons pas le spectacle, par respect pour le public et la Maison de la Danse. Mais notre veille citoyenne est là pour rappeler que nous ne pouvons arguer de neutralité même au nom de la culture et du spectacle . Comme l’indique le prix Nobel de la paix, Desmond Tutu "si vous êtes neutre dans des situations d’injustice, vous avez choisi le camp de l’oppresseur". Alors ne choisissons pas le camp de l’oppresseur en faisant fi de la neutralité. Et, pour finir, et parce que nous sommes dans un lieu dédié à la culture, nous lançons, comme une bouteille à la mer, ces quelques mots, invitation, du poète palestinien Mahmoud Darwich :

"Mais nous souffrons d’un mal incurable qui s’appelle l’espoir. Espoir de libération et d’indépendance. Espoir d’une vie normale où nous ne serons ni héros, ni victimes. Espoir de voir nos enfants aller sans danger à l’école. Espoir pour une femme enceinte de donner naissance à un bébé vivant, dans un hôpital, et pas à un enfant mort devant un poste de contrôle militaire. Espoir que nos poètes verront la beauté de la couleur rouge dans les roses plutôt que dans le sang. Espoir que cette terre retrouvera son nom original : terre d’amour et de paix. Merci de porter avec nous le fardeau de cet espoir. "

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