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L’EAU EN DEBAT

jeudi 1er avril 2010, Par Le Collectif 69

AFPS de Lyon le 1 avril 2010

Compte rendu de conférence débat : Palestine Israël : l’eau en débat

L'eau en débat 2010-04-01

Jacques Fontaine : géographe, Université de Besançon.

La situation : Dans cette région, la population est très dense : il y a 7,5 millions d’israéliens et 4,5 millions de palestiniens, dans un milieu où la ressource en eau est rare et les précipitations faibles. Au Nord-Ouest, on a un climat méditerranéen classique où l’agriculture peut se développer. Au Sud- Est, c’est une zone semi-aride à aride avec moins de 400 et même moins de 200 millimètres d’eau annuels l’agriculture ne se maintient que dans des oasis.

Les ressources de toute la Palestine sont de 2 milliards de m3 d’eau par an : soit 200m3 /h/an pour l’ensemble de tous les besoins et catégories confondues, alors que la norme mondiale est 1000m3 /h/an, en dessous de ce chiffre c’est la pénurie.

Il y a 3 ressources : un petit fleuve : le Jourdain avec un débit faible de 1 milliard m3 /an ses sources sur le plateau du Golan occupé, sont contrôlées par Israël.

Les eaux du Jourdain et du lac de Tibériade sont pompées par l’intermédiaire d’une « conduite nationale d’eau » qui est dévoreuse d’énergie.

Il y a 2 nappes aquifères : l’une en Cisjordanie, donnant 700 millions de m3/an, elle est située en territoire palestinien mais l’eau est prise à 80% par Israël. L’eau saumâtre est laissée aux palestiniens.

Enfin : L’aquifère littoral d’Haiffa à Gaza est victime d’une pollution par excès de pompage et d’une salure par infiltration d’eau de mer.

La pire situation est atteinte dans la bande même de Gaza. Il n’y a plus d’eau potable à Gaza avec les destructions opérées par les bombardements sur les stations de pompage et par les bulldozers et chars équipés de socs pour arracher les canalisations, les réparations ne peuvent pas avoir lieu à cause du blocus.

Actuellement 800 000 habitants de Gaza manquent d’eau et 90% de l’eau distribuée n’est pas potable. De surcroît, la destruction des réseaux d’assainissement fait que les eaux usées se répandent, souillent la nappe phréatique, créant des risques sanitaires très importants.

La consommation : La moitié de l’eau qui est utilisée par Israël actuellement, vient des territoires palestiniens C’est l’Etat le plus fort qui impose sa politique.

La moyenne des consommations est de 280 m3 pour un israélien et de 60m 3 pour un palestinien. C’est l’agriculture israélienne qui est la plus grosse consommatrice avec beaucoup de gaspillages.

Mentionnons aussi les exactions de l’armée qui bombarde les citernes, qui « fait des cartons » sur les réservoirs individuels, coupe les canalisations des palestiniens, comble ou détruit les puits. Les Palestiniens ne sont pas autorisés ensuite, à réparer leur réseau.

Toute l’économie de l’eau est dominée par une société privée : Mekorot qui facture l’eau 4 fois plus cher pour les Palestiniens que pour les Israéliens !

A Gaza, du coté israélien, il y a des dizaines de puits qui soutirent l’eau de la nappe, et il faut préciser que la construction du mur, s’est faite aussi en fonction des ressources en eau dans un sens favorable en Israël.

L’avenir est très sombre et la situation s’aggrave chaque année.


Michel Morzière : membre d’Amnesty International, responsable de la coordination Israël territoires occupés.

M. Morzière fait état d’un rapport d’Amnesty qui montre que les situations les plus dures sont atteintes dans des villages de la vallée du Jourdain où 200 000 palestiniens vivent avec 20 litres par personne et par jour. (pour agriculture et besoins familiaux)

L’armée détruit de surcroît les réserves et citernes palestiniennes.

En face de cette situation intolérable, il existe un certain nombre de traités.

Le Droit international Humanitaire, avec des rubriques pour les droits de l’enfant, les droits de la femme, les droits économiques et sociaux.

Le problème de la Responsabilité : un pays qui en occupe un autre, a des obligations sanitaires alimentaires, vis à vis de la population vaincue. Obligations qu’Israël méprise à l’évidence.

Le droit pénal International, avec le rôle de la cour Internationale de Justice.

En face de ces droits et traités, Israël n’a qu’une attitude très négative, de toute façon cet Etat n’a jamais rien ratifié.

Que pouvons nous faire ? l’Espagne et la Grande Bretagne ont des tribunaux à « compétence universelle » et les politiques et généraux israéliens évitent, en particulier, ce dernier état ;

Le droit français est lui très restrictif et ne s’applique qu’aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité et certainement pas à des litiges concernant l’eau et l’humanitaire ...

L’Europe quant à elle, continue de rehausser les accords avec l’Etat hébreux !

La seule chose que peuvent faire les militants, c’est faire connaître ce qui se passe à une opinion souvent dés-informée.

(Pour le collectif 69 de soutien au Peuple palestinien, prise de notes et transcription par R. Petiot)

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