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Akram Belkaïd à Lyon Après la décision de Trump sur Jérusalem, quel soutien international à la Palestine ? CONFERENCE : DEBAT d’Akram BELKAID

mardi 27 mars 2018, Par Le Collectif 69

COMPTE RENDU DE LA CONFÉRENCE

Conférence du 27 mars 2018 à Lyon d’AKRAM BELKAID Coordinateur du numéro spécial de la Revue du Monde Diplomatique « Manière de Voir » "Palestine. Un peuple, une colonisation" 80 personnes ont assisté à cette conférence.

Pour la rédaction numéro spéciale de la Revue du Monde Diplomatique « Manière de voir » un débat a eu lieu sur la différence entre colonisation et occupation. C’est bien de colonisation qu’il s’agit car elle est installée dans un temps long qui va jusqu’à l’annexion.

La décision de Donald Trump de déclarer Jérusalem capitale d’Israël est un non événement car cette décision date en fait de 1995, elle a détourné l’attention par rapport à la réalité de la colonisation et de l’annexion qui concerne deux tiers de la Cisjordanie. 600 à 700 000 colons vivent sur la terre palestinienne « impossible » à évacuer, fragmentant ainsi la continuité du territoire palestinien. Et cela continue jusqu’à rendre l’archipélisation. La solution à deux états est condamnée à cause de la politique du fait accompli. Les Etats-Unis agitent un plan de paix dont les détails sont inconnus. Une Palestine à souveraineté limitée. La question des réfugiés est laissée de côté, la capitale proposée pour ce pseudo état serait Abu Dis. Le rapport de force est en défaveur des palestiniens qui sont seuls au niveau diplomatique.

Les pays arabes instrumentalisent la cause palestinienne. Les pays du Golfe et les Emirats Arabes Unis sont engagés dans une guerre contre l’Iran, renforçant les liens entre Israël et les Saoudiens contre le grand satan Iran. L’Arabie Saoudite essayant de forcer les palestiniens à accepter les « miettes ». La Syrie est ravagée par la guerre. L’Egypte et son régime autoritariste a besoin des USA. Les opinions publiques arabes restent mobilisées empêchant leurs gouvernements à aller trop loin dans le lâchage du soutien aux palestiniens. Mais la vigilance est de mise. Ce qui prime est l’urgence des agendas nationaux. Il y a beaucoup d’ignorance de la jeunesse arabe sur la réalité des palestiniens (coopération sécuritaire). Les pays arabes sont donc dans le sillage américain. Les USA, Donald Trump et son entourage, sont totalement acquis aux thèses d’Israël.

L’Union Européenne avec son éthique est dans une position d’arbitre, mais, face aux outrances d’Israël, ne prononce pas de sanctions, pas de suspension des accords commerciaux ni n’arrête les coopérations scientifique… L’UE est tentée de céder à Israël et de rester discrète.

La Chine a des accords militaires, industriels avec Israël.

La Russie soutient la Syrie et l’Iran mais maintient d’excellents rapports avec Israël. Silence et prudence idem pour l’ONU.

Les palestiniens constatent que leur peuple vit une période difficile. La jeunesse est complètement consciente du rapport de forces négatif et du lâchage des pays arabes. Aucun pays arabe n’est prêt à une guerre contre Israël. Les palestiniens sont dans le « Soumud » (une résistance opiniâtre et intransigeante face à l’occupant).

Les jeunes veulent défendre l’identité palestinienne contre l’appropriation culturelle du dominateur. Le peuple palestinien n’en peut plus de la division Fatah Hamas, mais ne baisse pas les bras.

Lors du colloque au Sénat à Paris en novembre 2017, la journaliste israélienne Amira Hass qui vit à Ramallah dit que l’hypothèse d’une expulsion des palestiniens ne semble plus incongrue ni impossible. Idem pour Elias Sambar (cf. les déplacements massifs de population en Syrie), surtout s’il y avait un conflit majeur avec l’Iran.

Débat avec le public :

- La succession de M. Abbas : des noms circulent : son fils ou M. Dalhan qui pourrait accepter le plan américain. Le Hamas est en passe d’être taxé d’entité rebelle par l’Autorité Palestinienne.

- L’Iran est très impliqué sur la question palestinienne, mais avec sa propre logique. D’abord sécuriser le régime. Du temps du Shah, l’Iran était l’allié objectif d’Israël. Mais aujourd’hui il lui donne du fil à retordre face à sa volonté hégémonique. La classe moyenne iranienne est bien moins mobilisée dans le soutien aux palestiniens que les peuples arabes.

- Le journal Libération a publié le 26 mars 2018 un article sur l’arrêt de la contribution étatsunienne à l’UNWRA comme punition contre les palestiniens qui refusent de parler aux USA. Ce qui va priver les réfugiés de ressources. Qui va prendre le relais ? C’est une bombe à retardement et un chantage odieux face au silence européen. Il y a une demande importante de formation des jeunes. Le peuple palestinien est l’un des plus éduqués du monde arabe. Beaucoup de familles palestiniennes partent mais gardent quelque chose sur place. Ces départs sont liés aussi au refus de l’allégeance à l’Autorité Palestinienne.

- Le risque d’un état d’Apartheid est bien réel mais un tel état est intenable à long terme. Beaucoup de gens y compris des sionistes le savent. La colonisation a miné l’état israélien. Durant la préparation du numéro spécial de « Manière de Voir » nous avons ressorti une archive que nous n’avons pas publiée. Au début des années 2000, Ariel Sharon a déclaré au journaliste du Nouvel Observateur « Israël c’est comme la France en Algérie, mais nous on ne partira pas ». Ce qui justifie la propagande israélienne assimilant le combat des résistants palestiniens aux pires exactions de Daesh. Israël se présente comme un état démocratique qui combat le terrorisme palestinien. L’Apartheid est un poison qui peut mener à l’implosion, voire à la guerre civile. D’ex chefs du Mossad ont déjà tiré la sonnette d’alarme.

CR : M.H. Bunoz-M.Payrat

Transmission


La revue sera en vente à la conférence

Mardi 27 mars 2018 à 18h30

Bourse du travail - 3° étage salle Moissonnier

Place Guichard Lyon 3° (Entrée rue Crequi au n° 205) Place Guichard, Lyon 3e (métro B - Guichard)

Biographie Wikipédia : Akram Belkaïd est un journaliste et essayiste algérien. Né en 1964 à Alger (Algérie), il est journaliste au Monde diplomatique.

- Il collabore aussi avec le site Orient XXI, les publications Afrique Magazine et Afrique Méditerranée Business (AMB).

- Il est aussi chroniqueur au Quotidien d’Oran où il publie deux chroniques par semaine. La Chronique du blédard (depuis avril 2005) et la Chronique de l’économie (depuis janvier 2008).

- Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le Maghreb et l’Algérie ainsi que d’un recueil de nouvelles se déroulant dans le monde arabe à la veille de l’invasion de l’Irak en mars 2003.

Organisé par :

Les amis du monde diplomatique, Le collectif 69 Palestine, Association France Palestine Solidarité (AFPS) du Rhône


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